Occlusion intestinale : pourquoi recourir à la chirurgie digestive ?
- VISCÉA

- 24 nov.
- 3 min de lecture
L’occlusion intestinale est une urgence médicale fréquente en chirurgie digestive. Elle se définit par l’arrêt complet ou partiel du transit intestinal, empêchant le passage des aliments, des liquides et des gaz. Cela provoque des douleurs abdominales intenses, des vomissements et un ballonnement caractéristique.
Dans certains cas, le traitement peut être médical, mais souvent, une intervention chirurgicale s’impose pour lever l’obstacle et éviter des complications graves comme la perforation ou la nécrose intestinale.
Mais qu’est-ce qu’une occlusion intestinale ? Quels en sont les symptômes et les causes principales ? Pourquoi faut-il parfois opérer en urgence ? Cet article répond aux questions essentielles sur la chirurgie de l’occlusion intestinale.

Qu’est-ce qu’une occlusion intestinale ?
Définition
L’occlusion intestinale correspond à un arrêt du transit intestinal, c’est-à-dire une impossibilité pour les aliments, les liquides et les gaz de progresser dans l’intestin.
Il existe deux grands types d’occlusions :
Occlusion mécanique : obstruction physique par un obstacle (tumeur, hernie, adhérences, calcul, volvulus).
Occlusion fonctionnelle (iléus paralytique) : paralysie temporaire des muscles intestinaux sans obstacle mécanique.
Quels segments de l’intestin sont concernés ?
Occlusion du grêle (intestin grêle) : douleurs diffuses, vomissements précoces.
Occlusion du côlon (gros intestin) : ballonnement marqué, constipation totale, douleurs plus basses.
Quels sont les symptômes d’une occlusion intestinale ?
Les signes typiques qui doivent alerter sont :
Douleurs abdominales intenses et continues.
Arrêt complet du transit (absence de selles et de gaz).
Ballonnement abdominal (ventre dur et distendu).
Vomissements parfois bilieux ou fécaloïdes.
Altération de l’état général : fièvre, déshydratation, accélération du cœur.
Devant ces signes, il faut consulter en urgence : l’occlusion intestinale peut rapidement mettre en jeu le pronostic vital.
Quelles sont les principales causes d’occlusion intestinale ?
1. Les adhérences post-opératoires
Après une chirurgie abdominale, des brides fibreuses peuvent se former et bloquer l’intestin. C’est la cause la plus fréquente d’occlusion du grêle.
2. Les hernies digestives
Une anse intestinale peut passer à travers un orifice (hernie inguinale, ombilicale) et se coincer, provoquant une occlusion parfois compliquée d’étranglement.
3. Les tumeurs du côlon
Une masse cancéreuse du côlon peut obstruer progressivement le passage, entraînant une occlusion colique.
4. Le volvulus
Il s’agit d’une torsion de l’intestin sur lui-même, le plus souvent au niveau du sigmoïde (volvulus sigmoïdien).
5. Les causes plus rares
Calculs biliaires enclavés (iléus biliaire).
Corps étrangers.
Maladies inflammatoires sévères.
Comment fait-on le diagnostic d’une occlusion intestinale ?
Le diagnostic repose sur :
L’examen clinique : ventre ballonné, tympanique, douleur à la palpation, parfois masse palpable.
La radiographie abdominale sans préparation : montre des niveaux hydro-aériques typiques.
Le scanner abdominal : examen de référence pour identifier la cause, localiser l’obstacle et évaluer la gravité.
Pourquoi la chirurgie est-elle parfois indispensable ?
Toutes les occlusions ne nécessitent pas une opération.
Traitement médical possible
Perfusions pour réhydrater le patient.
Sonde nasogastrique pour aspirer les liquides et soulager l’estomac.
Surveillance rapprochée.
Ce traitement suffit parfois dans les occlusions bénignes (iléus paralytique, petites adhérences transitoires).
Quand faut-il opérer ?
La chirurgie devient nécessaire lorsque :
L’occlusion est mécanique complète.
Les symptômes persistent malgré le traitement médical.
Il existe un risque de nécrose ou de perforation intestinale.
La cause est une tumeur colique ou un volvulus.
L’intervention doit être réalisée en urgence pour sauver l’intestin et éviter une péritonite.
Comment se déroule l’opération de l’occlusion intestinale ?
La préparation
Avant la chirurgie :
Réanimation initiale : perfusion, rééquilibration hydro-électrolytique.
Antibiotiques si suspicion de nécrose ou de péritonite.
Les techniques opératoires
Le chirurgien adapte le geste selon la cause :
Adhésiolyse : libération des brides responsables.
Réduction d’une hernie étranglée.
Résection d’une tumeur colique avec anastomose (raccordement de l’intestin).
Détorsion d’un volvulus.
Résection intestinale si une portion est nécrosée.
Chirurgie laparoscopique ou ouverte ?
Laparoscopie (cœlioscopie) possible dans certaines occlusions simples.
Chirurgie ouverte souvent nécessaire en cas d’urgence grave, de péritonite ou de nécrose.
Quelles sont les suites après une chirurgie d’occlusion intestinale ?
La récupération postopératoire
Hospitalisation de plusieurs jours.
Reprise du transit parfois progressive (ballonnements, gaz, selles).
Alimentation réintroduite petit à petit.
Les complications possibles
Infections (abcès, péritonite).
Récidive d’occlusion par nouvelles adhérences.
Fatigue prolongée et perte de poids.
Quelles sont les perspectives et innovations ?
Chirurgie mini-invasive de plus en plus fréquente, même en urgence.
Prévention des adhérences par utilisation de barrières anti-adhérentes lors des opérations.
Prise en charge multidisciplinaire (chirurgiens, gastro-entérologues, réanimateurs).
Conclusion : quand consulter un chirurgien digestif ?
L’occlusion intestinale est une urgence potentiellement grave.
Elle peut avoir différentes causes, mais lorsqu’elle est complète ou compliquée, seule la chirurgie permet de lever l’obstacle et de sauver l’intestin.
Si vous présentez une douleur abdominale intense, un ventre gonflé et un arrêt du transit, il est impératif de consulter immédiatement.



