
RECTUM
Cancer
Le cancer colorectal représente la 2e cause de décès en France chez l’homme et la 3e cause chez la femme avec une proportion de nouveaux cas des cancers digestifs de 40% chez l’homme et de 25% chez la femme. Son incidence (nombre de nouveaux cas) augmente en France mais son pronostic (survie) s’améliore.
Diagnostic
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Dépistage systématique, qui est proposé à partir de 50 ans par la recherche de sang dans les selles et mis en place par l’HAS.
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Dépistage individuel chez les patients qui ont des antécédents familiaux personnels de cancer colo-rectal.
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Exploration pour trouble digestifs d’apparition récente :anémie par carence en fer, sang dans les selles, douleurs abdominales, trouble du transit, douleurs défécatoires, fragmentation des selles, perte de poids, occlusion etc.
Bilan diagnostique et d’extension
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Coloscopie complète qui permet, outre une biopsie diagnostique, d’évaluer l’ensemble du colon avant une éventuelle chirurgie.
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Scanner thoraco-abdomino-pelvien avec injection.
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IRM du rectum : permet de préciser les rapports de la maladie avec le pelvis et le sphincter anal.
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Biologie comprenant numération à la recherche d’une anémie, bilan nutritionnel et dosage des marqueurs tumoraux dans le cadre du bilan initial.
La prise en charge
La prise en charge du cancer du rectum est assez spécifique compte-tenu de la localisation, dans le pelvis, et de ses rapports anatomiques avec l’arrière des organes génitaux (vagin chez la femme, prostate chez l’homme) en avant, vaisseaux et nerf latéralement et les os du sacrum et du coccyx en arrière. Tout cela engendre une chirurgie complexe.
Ensuite, il faut considérer la fonction spécifique de l’organe : le rectum. Il s’agit du réservoir terminal de selles avant expulsion à travers le sphincter, qui a rôle de continence.
Toutes ces spécificités impliquent une spécialisation du chirurgien et de l’oncologue qui prendra en charge cette lésion. La prise en charge dépendra donc de la hauteur à laquelle se situe le cancer par rapport à l’anus.
Les différents traitements
En fonction de la localisation de la lésion tumorale :
> Les tumeurs du haut rectum situées au-delà de 10 cm par rapport au canal anal
En général, la prise en charge est chirurgicale sans traitement per-opératoire et se rapproche de la chirurgie du colon gauche et est expliquée plus bas.
> Les tumeurs du moyen et du bas rectum situées en dessous de 8-10cm et jusqu’au canal anal
La prise en charge nécessitera préférentiellement une prise en charge médicale, associant chimiothérapie plus ou moins radiothérapie puis de réévaluer la réponse au traitement. L’objectif étant de faire diminuer la tumeur (Down staging) afin d’augmenter le taux de résection complète et peut parfois éviter une chirurgie d’exérèse du rectum. Ainsi, on discutera après le traitement d’induction (initial) 3 cas de figure :
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Chirurgie d’exérèse : proctéctomie (ablation du rectum
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Chirurgie conservatrice : ablation de la cicatrice tumorale par voie trans-anale.
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Absence de chirurgie : surveillance simple par TDM / IRM
Technique chirurgicale
Le plan personnalisé de soins vous sera expliqué à la consultation avec le chirurgien avant et réévalué après le traitement (chimiothérapie et radio-chimiothérapie) à l’aide de l’imagerie (IRM). La décision finale dépendra donc de la réponse (diminution ou disparition) de la tumeur.
> Si une décision de résection chirurgicale est validée
Chirurgie mini invasive par laparoscopie ou cœlioscopie qui permet une récupération plus rapide. Un protocole de réhabilitation rapide RACC / FAST TRACC vous sera expliqué : il permet d’optimiser la récupération. Dans la plupart des cas, il faudra discuter d’une dérivation temporaire des selles afin de favoriser la cicatrisation : stomie temporaire pendant 4-6 semaines.
Cette chirurgie a souvent des séquelles fonctionnelles importantes : le syndrome de résection rectal (fragmentation des selles, incontinence anale, urgence défécatoire). Tout cela peut altérer la qualité de vie.
> Si une conservation d’organe (du rectum) est décidée
On réalise dans certains cas, par voie trans-anale une résection de la cicatrice tumorale (TaMis) afin d’évaluer la réponse au traitement. Cette chirurgie se fait en ambulatoire et en général altère très peu la fonction du rectum : très peu de séquelles fonctionnelles.
Quelle que soit la décision, elle se fera en concertation avec vos choix, et vos croyances en considérant :
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Priorité au traitement du cancer.
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Éviter au maximum les séquelles digestives et la dérivation des selles si cela est possible et sans augmenter les risques de complication chirurgicales.
Votre parcours de soin :
surveillance et conseils
Avant l'hospitalisation
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Immunodépression pré-opératoire (oral impact) durant 7 jours avant l'hospitalisation
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Préparation digestive parfois nécessaire à l'arrivée, la veille ou le matin de l'intervention (Normacol)
Au sein de la Clinique
Surveillance au sein de la clinique 2 à 4 jours en fonction du type de chirurgie.
Aux soins intensifs 24-48h puis dans le service de chirurgie viscérale pour surveillance rapprochée et dépistage des complications :
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Reprise progressive du transit.
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Gestion de la douleur post-opératoire.
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Dépister un saignement.
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Dépister une infection.
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Fistules (mauvaise cicatrisation de la suture digestive).
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Abcès intra-abdominal ou de paroi.
Pendant le mois post-opératoire
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Ne pas porter de charge lourde (< 10kg pendant le mois postopératoire).
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Ne pas faire d’activité physique pendant le mois post opératoire.
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Alimentation normale, pas de régime alimentaire spécifique.
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Arrêt de travail 1 mois.
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Consultation de contrôle à 1 mois.
Recontacter votre chirurgien si :
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Douleurs importantes non calmées par les antalgiques prescrits.
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Signes d’infection : fièvre, frissons, malaise, élévation de la CRP
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Saignements abondants par l’anus ou diarrhée importante ne cédant pas au bout de plusieurs jours.
En cas de problème, vous serez revu rapidement par votre chirurgien ou un chirurgien de l'équipe.

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