Prolapsus rectal : quand la chirurgie digestive est-elle nécessaire ?
- VISCÉA 
- 20 oct.
- 3 min de lecture
Le prolapsus rectal, aussi appelé descente du rectum, est une pathologie qui touche surtout les personnes âgées mais qui peut aussi concerner des patients plus jeunes, en particulier les femmes après des accouchements répétés. Il s’agit de la sortie, partielle ou complète, du rectum à travers l’anus. Cette affection n’est pas seulement gênante sur le plan esthétique ou fonctionnel : elle peut provoquer une incontinence anale, des douleurs, une constipation sévère et altérer considérablement la qualité de vie.
Dans certains cas, des mesures médicales et de rééducation peuvent suffire, mais souvent la chirurgie digestive est nécessaire pour corriger le prolapsus.
Quand faut-il se faire opérer ? Quelles sont les conséquences sur la vie quotidienne ? Cet article propose un tour d’horizon des symptômes, des traitements et de la qualité de vie après chirurgie du prolapsus rectal.

Qu’est-ce que le prolapsus rectal ?
Le prolapsus rectal correspond à une extériorisation du rectum par l’anus.
- Dans le prolapsus partiel, seule la muqueuse rectale glisse vers l’extérieur. 
- Dans le prolapsus complet, toutes les couches du rectum sortent à travers l’anus. 
Le prolapsus peut être permanent ou apparaître seulement lors de la défécation.
Quels sont les symptômes du prolapsus rectal ?
Les signes qui doivent alerter sont :
- Sensation de boule anale : le patient ressent ou voit une masse sortir par l’anus, surtout à l’effort ou à la selle. 
- Incontinence anale : fuite de gaz ou de selles, due à l’étirement chronique du sphincter. 
- Constipation chronique : difficultés à évacuer, nécessité de pousser fortement. 
- Douleurs ou inconfort au niveau anal, surtout lors de la marche ou en position assise. 
- Écoulements muqueux ou sanglants liés aux frottements du rectum extérieur. 
Ces symptômes entraînent une gêne sociale importante, limitant parfois les activités quotidiennes et l’estime de soi.
Quelles sont les causes et facteurs de risque ?
Le prolapsus rectal résulte souvent d’une faiblesse des muscles et ligaments du plancher pelvien.
Facteurs favorisants :
- Âge avancé. 
- Multiples accouchements. 
- Constipation chronique avec efforts répétés. 
- Maladies neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques). 
- Chirurgies pelviennes antérieures. 
Quelles sont les complications possibles ?
Un prolapsus rectal non traité peut évoluer vers :
- Incontinence sévère, avec perte complète de contrôle des selles. 
- Ulcérations ou saignements de la muqueuse rectale. 
- Étranglement du rectum, provoquant douleurs intenses et risque de nécrose (rare, urgence chirurgicale). 
Quand faut-il envisager une chirurgie du prolapsus rectal ?
La chirurgie est indiquée lorsque :
- Les symptômes deviennent invalidants (incontinence, constipation sévère, douleurs). 
- Le prolapsus est permanent et ne se réduit plus spontanément. 
- Des complications surviennent (saignements, ulcérations, étranglement). 
Chez les patients fragiles, des techniques adaptées existent, avec une balance bénéfices/risques individualisée.
Comment se déroule la chirurgie du prolapsus rectal ?
Il existe deux grandes approches chirurgicales :
Chirurgie par voie abdominale
- Le rectum est replacé et fixé (rectopexie). 
- Réalisée souvent par cœlioscopie ou robot, avec de petites cicatrices. 
- Réservée aux patients en bon état général. 
Chirurgie par voie périnéale
- Le rectum est traité directement par l’anus (techniques de Delorme ou Altemeier). 
- Indiquée chez les patients âgés ou fragiles. 
- Moins invasive, récupération rapide. 
Le choix dépend de l’âge, de l’état général, de l’importance des symptômes et de la qualité du sphincter anal.
Quelles sont les suites après chirurgie ?
La récupération
- Hospitalisation courte (2 à 5 jours selon la technique). 
- Douleurs modérées, contrôlées par antalgiques simples. 
- Reprise de l’alimentation et de la marche rapide. 
La convalescence
- Arrêt de travail de 2 à 4 semaines. 
- Reprise progressive de l’activité physique. 
- Rééducation du plancher pelvien souvent recommandée. 
Quelle est la qualité de vie après chirurgie du prolapsus rectal ?
Améliorations attendues
- Disparition du prolapsus visible. 
- Amélioration nette de l’incontinence anale. 
- Diminution de la constipation. 
- Meilleure estime de soi et reprise de la vie sociale. 
Limites et risques
- Risque de récidive (5 à 15 % selon les techniques). 
- Possibilité de troubles du transit persistants. 
- Rarement, incontinence persistante nécessitant une rééducation prolongée. 
Alimentation et hygiène de vie
- Alimentation riche en fibres et hydratation suffisante pour prévenir la constipation. 
- Activité physique régulière mais adaptée. 
Innovations en chirurgie du prolapsus rectal
- Développement de la chirurgie robot-assistée pour plus de précision. 
- Protocoles de récupération améliorée après chirurgie (RAAC). 
- Approches combinées pour traiter simultanément un prolapsus rectal et d’autres prolapsus pelviens (vessie, utérus). 
Conclusion : faut-il consulter pour un prolapsus rectal ?
Le prolapsus rectal est une pathologie gênante qui altère profondément la qualité de vie par ses symptômes : incontinence, constipation, douleurs et gêne sociale.
La chirurgie digestive permet, dans la majorité des cas, d’apporter une amélioration durable.
Si vous souffrez de symptômes évocateurs d’un prolapsus rectal, il est important de consulter un chirurgien digestif afin d’évaluer la situation et d’envisager la meilleure solution adaptée à votre cas.



